A 40ans je décide de suivre les ateliers des Beaux Arts de la ville de Paris qui offrent cette opportunité aux adultes de pratiquer l’art . Merci à Paris et à ma mère !
un peu de bio :
Depuis 10 ans ,j’occupais un poste en recherche en matériaux nouveaux à LOnéra tout en préparant un diplome d’ingénieur en cours du soir imitant mon père m'a dit ma soeur et présente enfin un mémoire en astrophysique à l’observatoire de Meudon ,les matériaux ne m’interessant aucunement. La rareté des postes en astronomie (le rêve s’écroule),malheureusement ,m’oblige à réintégrer l’Onera, où je suis très mal accueillie dans un service où chacun doit “rester à sa place”. J’avais été remplacé entretemps ,l'ancien chef de service revenu des USA à la TRUMP me fit subir l’humiliation mais bon!. On me mute plus loin pour m’obliger à partir (ils ont toutes les combines). Cette situation est intenable : je démissionne (j'ai du leur rendre service je pense aux collègues ) Grâce à l’amour de mes deux enfants exponentiel jusqu'à 14 ans ................................ je surmonte cette déception pour me consacrer entièrement à ma famille "petite entreprise" dans le sens où l'on doit bien se loger ( retape vente achat) ,recherche d'un certain confort ,se vêtir, se nourrir ,régler les problèmes quotidiens (yen a chaque jour) études etc Cette renonciation à soi même nous enrichit car c'est le vrai sens de la vie et nous change à tous les niveaux . Elever des enfants permet de détecter et surtout d'analyser les anomalies chez l'humain D'une naïveté flagrante vous passez à une extreme lucidité .....vous murissez ! enfin ceux qui veulent bien.
A 20 ans, j’avais essayé de convaincre mes parents d’intégrer une école d’art mais ma mère m'avait dissuadée et à juste titre . Les mathématiques et la physique étaient plus “rénumératrices” et j'étais intéressée la peinture me permettait parfois de me consoler des blessures dues aux dérives comportementales de l'humain mais je peignais rarement envahi par le reste..... Depuis je me suis rattrapée j’ai peint 650 toiles de toutes tailles et je n’ai pas compté toutes celles que j’ai détruites ( je peins par effacement ). Je suis exigeante et il m’arrive spontanément de recouvrir une de mes toiles si je la juge décevante ou quelconque à mes yeux. Je travaille sur plusieurs à la fois car l’oeil se fatigue. Alors que l’on considère que la peinture rime avec patience, je suis tout le contraire en art. J’ai mis du temps avant d’accepter le regard des autres et leurs avis. Je ne parle pas des premières années ......
On doit apprendre à déplaire quand on ne peint pas des petits bateaux ou des bouquets de fleurs (parfois j'en fait quand meme ou je rattrape ceux de ma mère ) et c’est très frustrant et puis on se dit qu’il y aura toujours quelqu’un dans ce bas monde qui appréciera une de vos toiles.Et ça... fait poursuivre...mais en fait non je ne peins pas pour les autres soyons honnête La peinture est une propre analyse avec soi-même ,elle m’a appris à être bien seule, ce que je ne pouvais pas avant . Les autres deviennent presque gênants parfois,la futilité disparait ,on va plus à l’essentiel ....on est dans le direct Pendant un an, j’ai peint des nus jusqu’au jour où cela m’a paru inutile. J'ai même de gros soupçons maintenant quant à la vraie raison de peinture de nues ......est ce vraiment pour l'étude de l'anatomie ? il ya beaucoup de 'cinema " dans les ateliers d'art autour du nu ,ses exigences etc ,c'est tres comique parfois (une s'était endormie sur le vélo )ou triste aussi....(une avec sa perf de chimio )
Puis j’ai fait comme beaucoup de peintres , j’ai peint mes proches. Mais voilà, ces toiles là sont pour nous et ne sont pas à vendre ou alors chères ( apres l'adolescence vous y arrivez) . La réalité du quotidien rappelle vite les artistes et moi aussi j’ai arrêté ce type de toile. L’exercice a été plaisant, je me suis familiarisée avec les formes humaines. J’ai appris à travailler les proportions, les expressions…(mais le temps passe si vite Ensuite j’ai peint sur divers sujets :animaux,décors urbains ,qui m’affectaient jusqu’au jour où:
Une revelation : l’abstrait
En 2005 les grandes expositions de Dubuffet , Picasso , Matisse, Miro et Stael m’ont ouvert les yeux sur la nécessité de prendre une identité dans la peinture ,y parviendrais je ? Le plus difficile est là .La lassitude arrive au fur et à mesure que l’on peint mais l’envie d’essayer autre chose plus forte m’a conduit vers l’abstrait en refusant toute sorte de dessin ou projet préliminaire qui délimite. De toute façon le dessin c'est comme l'ecriture pas tres imaginatif l'apprentissage je préfère que le dessin arrive après. J’ai peint des couleurs pour apprendre la couleur car je l’aime vraiment ,elle améliore mes états d’âme ! je me suis détachée de tous les symboles qu’on lui attribue . mais l'abstrait finit par etre ennuyant aussi ,on n'a pas les choses et/ou t l'humain pour nous distraire par ses travers par ex donc je me suis tournée vers les techniques mixtes l'art singulier comme ils l'appellent qui ouvrent de part les arts plastiques à plus de possibilités et de joies de travail
L’apprentissage de la peinture est très long comme tout autre discipline. Picasso disait :il faut dix ans !comme la médecine ,je dis 20 ans A ce jour, la peinture fait entièrement partie de ma vie désormais mais je tente de lui donner un vrai sens c’est cela qui fait mon identité picturale ! j’ai découvert ça avec l’art brut et l’art singulier à l’expo de Basquiat.
En conclusion je dirais que j’adore peindre mais parfois je sculpte enfin je bricole ....., même les portails (un petit clin d’oeil à mon père) !